
La série On a quelque chose à vous dire a été conçue pour mettre en évidence le moment de contemplation qui précède la saisie du lieu que je vais peindre.
Des cadrages successifs se présentent devant moi et au lieu d’en choisir un seul je me donne la liberté d’en réaliser plusieurs. Le lieu se révèle alors sur plusieurs de ses aspects, dans les moindres détails, et parfois, jusqu’à la tombée du jour.
Certains de mes carnets d’aquarelles vont se dérouler sur plusieurs années, d’autres seront terminés sur une saison. Chaque aquarelle et carnet est daté.
Quand les carnets se déroulent sur un temps long, ils me donnent avec précision la variété des émotions qui m’ont traversées, je peux voir ce que j’ai perdu ou au contraire ce que j’ai développé, ils me permettent de me retrouver.
Recentrés sur une saison, ils me révèlent les différentes facettes d’un lieu, et m’aident à mieux comprendre le territoire qui m’entoure.
Mes carnets gardent intacte la mémoire de ce que j’ai été, de ce que j’ai parcouru. Ils me permettent d’avancer. Ils sont mon socle, mon chemin et ma matière première.
D’autres carnets sont des aventures de grands voyages passés tout autour du Brésil et en Afrique australe comme Brasil Gigantes, Tango iguazu, Amazonia Paraiso infernal ou Mama Africa. Ils accueillent des voix plurielles qui s’expriment par des mots et des tampons, des aquarelles, des dessins réalistes ou plus naïfs et des photos. Ils se construisent au fil d’une journée. Parfois j’esquisse les arbres tout en marchant pour suivre le guide en pleine forêt amazonienne, ou alors installée sur une pirogue je dessine tout en scrutant attentivement les déambulations d’énormes araignées, ou encore, assise dans la brousse africaine, j’observe puis j’attrape le déplacement plus lointain d’une troupe d’éléphants.