
J’ai toujours une série de carnets à ma disposition. En fonction des lumières, du temps gris ou ensoleillé je choisis de partir avec un carnet qui me permettra de m’exprimer plutôt en noir et blanc ou plutôt en couleur.
Trouver le bon geste dans la spontanéité d’une situation ou d’un moment va me permettre de saisir l’orage qui passe, une scène insolite qui révèle le paysage, une lumière qui s’accroche sur un rocher et qui fait tout à coup parler ce que j’ai devant moi. Certains jours je me perds dans le ciel, d’autres jours je m’en vais sur la mer, d’autre fois je reste sur le sable.
J’ai des endroits de prédilection en fonction des époques, le sud de la France près de Vence, la montagne à Saint-Véran, mais depuis l’âge de 5 ans je dessine en Bretagne à Saint-Cast. A maintes reprises j’ai dessiné ces endroits qui n’en finissent pas de se révéler à moi avec des beautés nouvelles. Parfois mon geste attrape un ciel ou un arbre lentement, en fouillant leurs matières. D’autres fois le paysage marin ou la colline provençale s’imposent rapidement, avec presque rien.
C’est toujours le paysage qui vient me chercher, j’ai l’impression de le connaître comme un ami à qui on fait confiance et qui sait pourtant toujours nous surprendre. Le paysage m’impose mes outils, les pinceaux pour des lavis à l’encre de chine ou en couleur, les crayons avec toutes les nuances de gris ou les feutres calligraphiques pour un paysage plus contrasté.